Campanie et Basilicate, au coeur d’une histoire millénaire

REGARDS SUR NAPLES DU HAUT DU VOMERO

Suisse - Naples

Nous arriverons dans l'après-midi dans la ville que Stendhal, au moment de son départ, décrivit par ces mots: Je pars. Je n'oublierai pas plus la rue de Tolède que la vue que l'on  a de tous les quartiers de Naples: c'est, sans comparaison, à mes yeux, la plus belle ville de l'univers. (1817)

Installation dans le premier Art hôtel de Naples, qui mélange oeuvres d'art contemporain et vestiges antiques, puisqu'il est adossé à un banc de tuf d'où provient un aqueduc gréco-roman encore visible à l'intérieur de l'édifice.

Strates historiques en panoramique sur la baie de Naples

Avant le coucher du soleil, un des funiculaires de la ville nous emmènera sur les hauts de la colline du Vomero. Postés sur les remparts du Castel Sant'Elmo, nous jouirons d'une vue panoramique sur la baie de Naples, avec le Vésuve en toile de fond. En préambule aux découvertes des jours suivants, un commentaire guidé exclusif nous fera revivre les grandes étapes de l'histoire de Naples, depuis la Néapolis des Grecs jusqu'à la ville d'aujourd'hui, en passant par les Normands, la maison de Sorabe, les Angevins et les Espagnols.

Centre historique de NAPLES & soirée à l’opéra SAN CARLO

Îlots de beauté du centre historique de Naples

Nous plongerons au cœur de Spaccanapoli - de spaccare, fendre en italien -, la rue correspondant à l’ancien decumanus inférieur qui coupait la cité antique en deux.

Le maillage serré du tissu urbain nous dévoilera ses trésors architecturaux. D’abord la Capella San Severo, avec son Christ voilé, dont le drap sculpté dans le marbre est d’une finesse indicible. D’un baroque envoûtant, la chapelle l’est aussi en raison des créations du Prince Raimondo di Sangro, philosophe curieux de médecine et de sciences occultes. Ensuite le complexe de Santa Chiara, dans le cloître décoré de piliers recouverts de précieuses maïoliques, où se sentir à l’abri des bruits du monde.

Puis le couvent de San Gregorio Armeno, sur la rue des crèches à laquelle il a donné son nom, pour saisir la destinée d’un lieu dont l’origine se situe à la croisée entre Orient et Occident. Avec l’église baroque, son cloître planté d’agrumes et entouré des cellules des moniales invite à la contemplation.

Enfin, le Duomo di San Gennaro, du nom du patron de la ville, dont le Trésor abrite les ampoules contenant son sang. Dans une ville où la ferveur religieuse se mêle aux croyances populaires, les Napolitains assistent chaque année au miracle de la liquéfaction du sang de San Gennaro, symbole de sa protection.

En fin d’après-midi, nous rejoindrons l’un des plus beaux théâtres d’Europe, le Teatro San Carlo, pour assister à la représentation de Madame Butterfly, que Giacomo Puccini considérait comme son opéra « le plus sincère et le plus expressif ».

La NAPLES espagnole & le musée archéologique

Immersion dans les collections du musée archéologique de Naples

En introduction à nos échappées ultérieures vers les sites antiques d’Herculanum, d’Oplontis et de Paestum, le musée archéologique de Naples nous conviera à un voyage initiatique dans le monde de l’antiquité gréco-romaine.

Grâce à la politique culturelle éclairée du roi Charles III de Bourbon, qui promut les premières fouilles des cités ensevelies par l’éruption du Vésuve en 79 ap. J.-C., puis de son fils, le musée archéologique actuel est l’un des plus importants au monde par la richesse de son patrimoine.

Nous y découvrirons les merveilles de l’espace dévolu aux siècles fondateurs de la Grande Grèce, ainsi que les vestiges des cités vésuviennes, tout en jetant un pudique regard sur le sulfureux Cabinet secret et la force virile de l’Hercule Farnèse de la collection éponyme…

Foisonnants Quartiers espagnols

Munis d’un corno – ou curniciello -, cette amulette apotropaïque napolitaine, nous explorerons les Quartiers espagnols, ainsi nommés car construits au 17^e siècle à l’initiative du vice-roi espagnol pour y loger les troupes de l’armée royale.

Là où bouillonne le flux vital de la cité, se laisser émouvoir par la poésie d’un des quartiers les plus  palpitants de la ville, et vibrer à l’unisson avec les Napolitains. Sous les balcons festonnés de linge, flâner dans ses rues rectilignes, dont les bassi des maisons s’ouvrent sur les scènes de la vie quotidienne d’un théâtre grandeur nature.

Notre exploration se terminera dans la Naples monumentale, sur la place du Plebiscito non loin du palais royal, dont les niches abritent les statues des rois de la ville.

HERCULANUM & OPLONTIS

Site archéologique d’Herculanum (UNESCO)

Nous quitterons Naples pour une journée à la découverte de 2 sites antiques majeurs de Campanie. Plutôt que Pompéi, Le Temps de l’Art et du Voyage a choisi Herculanum et Oplontis, plus confidentiels, et parvenus jusqu’à notre époque dans un état de conservation exceptionnel. Victimes de l’éruption du Vésuve en 79 ap. J.-C. rapportée par Pline le Jeune, Herculanum fut ensevelie sous les cendres avant de disparaître sous une coulée de lave. Les fouilles archéologiques ont permis de dégager les vestiges d’une partie de la ville de cette cité portuaire. Dans les insulae, boutiques et tavernes côtoient de somptueuses villas, dont certaines où nous contemplerons de remarquables mosaïques.

Villa de Poppée à Oplontis (UNESCO)

Nous poursuivrons notre périple antique en direction de Torre Annunziata, l’ancienne Oplontis, pour découvrir la villa de Poppée, du nom de la seconde épouse de l’empereur Néron. Parvenue jusqu’à nous dans un excellent état de conservation, elle évoque ce qu’étaient les lieux de villégiature des nobles familles romaines dans l’Antiquité. Nous déambulerons dans les salles distribuées autour du patio central, ornées de fresques d’exception, parmi les mieux préservées de l’époque.

LA CÔTE AMALFITAINE, à couper le souffle

Ravello, villas et jardins suspendus (UNESCO)

Réveil sur la côte amalfitaine et départ en direction du village de Ravello, accroché à flanc de falaises et ouvert sur l’azur de la mer Thyrrénienne. Nous y flânerons entre villas et jardins, là où l’art, l’histoire et le parfum des fleurs s’entremêlent.

A la villa Rufolo, construite par la famille éponyme et restaurée au milieu du 19^esiècle par un Lord écossais, nous admirerons le cloître mauresque et le jardin romantique planté d’essences diverses. Aussi nommé le Jardin de l’Âme, il fit dire à Wagner qu’il y avait trouvé le « jardin magique de Klingsor », cadre de Parsifal.

Immergés dans ce paysage unique de falaises vertigineuses dévalant vers la mer, nous déambulerons dans le jardin de la villa Cimbrone, avec en point d’orgue, la Terrasse de l’Infini, la bien-nommée, dont les bustes expressifs qui la bordent invitent à embrasser le large d’un regard.

Une visite d’atelier exclusive nous permettra d’apprécier tout le savoir-faire d’une tradition artistique de la côte amalfitaine. Pour le détail du contenu, suprise !

MATERA la troglodyte (UNESCO)

Nous arriverons en fin de matinée à Matera, l’une des plus anciennes cités encore habitées, à l’instar de Jéricho en Palestine. Située à flanc d’une profonde fosse naturelle percée de nombreuses grottes, la ville servit de décor à de nombreux films bibliques, comme l’Evangile selon Matthieu du réalisateur Pasolini, ou dans un tout autre genre, le dernier opus de la série des James Bond.

Terres ancestrales

Nous traverserons la destinée de Matera, de la préhistoire jusqu’à nos jours. Les moines byzantins des premiers siècles ap. J.-C. se refugièrent dans les Sassi – les pierres en italien -, pour y creuser, dans le tuf, de nombreuses églises et monastères rupestres. La ville connut son heure de gloire sous les Normands, puis fut abandonnée par ses habitants au milieu du XXe siècle pour des raisons de salubrité, avant de renaître dans les années 90 ; elle fut classée en 1993 au Patrimoine mondial de l’UNESCO, puis nommée capitale européenne de la culture en 2019.

Au programme, une visite du centre historique, puis la descente dans le quartier du Sasso Caveoso. Dans l’enchevêtrement des rues et des habitations, pénétrer dans une maison-grotte, puis comprendre l’importance de la collecte d’eau dans le ventre de la plus grande citerne hydrique souterraine de la ville. Enfin, s’extasier devant les fresques de la singulière église rupestre de Santa Lucia alle Malve.

Notre prendrons notre repas du soir dans un paysage inoubliable, celui des Sassi, de nuit, lorsque les maisons de pierres aux fenêtres éclairées évoquent la vision sacrée d’une crèche de Noël.

Sasso Barisano, crypte du Péché originel & Calanques

Le Sasso Barisano - La chapelle Sixtine de Matera

Nous débuterons la journée par un bref aperçu du Sasso Barisano, l’autre quartier historique de Matera, dans le lacis de ruelles et de maisons reliées par des passages souterrains. À quelques kilomètres de la ville, nous visiterons la crypte du Péché originel, que l’on nomme communément la « chapelle Sixtine de l’art rupestre ». Sur ses murs bruts, un cycle de fresques du IX^e siècle se déploiera devant nos yeux émerveillés.

Paysage de Genèse

Notre itinéraire se poursuivra dans le paysage lunaire de la Réserve des Calanques, dans les terres intérieures de Basilicate. Décrites par l’écrivain Carlo Levi dans Le Christ s’est arrêté à Eboli, ce phénomène géologique résulte de l’érosion de la roche argileuse.

Au milieu de ces terres quasi désertiques, nous apercevrons le site de l’ancienne Craco, une ville fantôme construite au sommet d’un éperon rocheux où le temps s’est arrêté. Elle fut définitivement abandonnée dans les années 70, suite à une série d’éboulements initiée en 1963.

PAESTUM antique & SORRENTE - CAPRI

Paestum, un souffle millénaire (UNESCO)

Rebaptisée Paestum par les Romains, l’ancienne Poseidonia grecque possède certains des temples les mieux préservés au monde. Planté de cyprès et de lauriers roses, il émane de Paestum l’élégance poignante des pierres antiques reposant depuis plusieurs milliers d’années face à la mer.

Le long de la Via Sacra, nous cheminerons sur ce site dont les temples extraordinaires ont été construits par les Grecs des premières colonies, arrivés en Italie du sud au VIIe siècle av. J.-C.

Qui dove il mare luccica e tira forte il vento, su una vecchia terrazza davanti al golfo di Surriento… (Caruso, de Lucio Dalla). Nous prendrons le bateau à Sorrente, en face de la falaise sur laquelle a été construit le Grand Hôtel Excelsior Vittoria, où le célèbre chanteur d’opéra Caruso séjourna à la fin de sa vie.

Arrivés sur l’île de Capri, nous rejoindrons notre hôtel à Anacapri. Là, se poser sur la terrasse et goûter à la beauté et la douceur de vivre d’une île qui évoque le jardin d’Eden.

Visages d’une île : CAPRI ET ANACAPRI

Anacapri avec San Michele

Sur le chemin qui nous mènera à la villa San Michele, nous passerons par l’église dédiée au saint éponyme, dont le décor du sol nous dévoilera sa superbe.

Offrant une vue magistrale sur la baie, la villa San Michele est une demeure de prestige bâtie sur les ruines d’une antique villa impériale, qui abrite la fondation Axel Munthe.

Capri

En visite libre, vous pourrez découvrir d’autres facettes de Capri. Emprunter l’un des chemins qui sillonnent l’île au milieu des villas entourées de jardins luxuriants, admirer les splendides paysages que composent les falaises à pic dans la mer, avec vue sur les Faraoni et la mythique villa Malaparte, ou monter sur les ruines de la villa de Tibère. À moins que vous ne préfériez nourrir vos rêveries sur les terrasses fleuries des Jardins d’Auguste ? À vous de choisir!

Réveil à CAPRI

Journée du retour

Capri – Naples - Suisse

Comme Ulysse, qui fit un long voyage, il sera temps pour nous de rejoindre nos pénates helvétiques, non sans avoir goûté une dernière fois à la lumière particulière de l’île au petit matin…

Crédits photos: Katia Boz Balmer - Unsplash